lundi 28 novembre 2011

Weekend en immersion...dans un village Afar !

Départ avec Yacine (collègue) jeudi midi de Djibouti, juste après les cours. Dans le bac on retrouve par hasard d'autres gens de la nativité. Direction Tadjoura.
L'objectif est d'atteindre le sommet du mont Goda (1700m) pour admirer la vue sur le golfe de Djibouti et apercevoir le lac Assal.
14h arrivée à Tadjoura, on achète du pain pour faire des sandwichs avec nos vaches kiri, le ton et moi du paté de cochon (pas Yacine, il est musulman). Ensuite,  on va à Hassa Hougouba à pied. (Iba guita Assa Hougoud genna en Afar,) C'est à 9-10 km, on arrive à 17h, il faut dire qu'avec nos 9 L d'eau chacun on est chargés comme des mules.

  Sur la route on croise la vache "Milka". Sauf que là elle bouffe l'emballage.


                                                        Un Afar avec son bâton Afar (Chadah)


Arrivés à Hassa Hougoud, on se renseigne pour se faire héberger. Il va faire nuit dans moins d'1 heure. Un mec nous dit que c'est impossible, un autre nous dit de le suivre, "dans la plus grande maison". Effectivement, il y a un peu de place chez lui. On s'installe sur la terrasse, il fait une tête bizarre et dit à Yacine : hé attention, avec les chaussures. En fait sa maison c'était la mosquée du village, et bien sûr on ne marche pas avec les chaussures dans une mosquée. Yacine met sa Djelaba et va faire la prière. Ensuite on va à la boutique du coin, chose inespérée, et on se laisse tenter par une boisson locale : lait concentré + fanta. Mélangé dans un pot nettoyé avec les doigts du marchant, 
                                                                             ça donne ça.
On boit, Yacine retourne à la prière, on mange, puis on se couche. Ça fait bien 2 heures qu'il fait nuit. D'autres personnes arrivent petit à petit pour dormir sur la terrasse.
Je ne dors pas très bien, je ne gère pas encore très bien le dilemme chaleur / moustiques : si on enlève le drap, on se fait piquer. Sous le drap, il fait chaud ! En plus, la terrasse est dure, notre carton de voyage (à la djiboutienne) est un peu mince.
Pendant la nuit il pleut un peu, rien de méchant, et on a un toi au dessus de la terrasse. Le lendemain, départ 6h30 avec des crèpes trempées dans du lait concentré comme petit dèj.
Direction les montagnes ! Rapidement on quitte la route, le chemin le plus praticable est en fait l'oued, le lit de la rivière.


 Au bout de 2 min à peine dans le lit, le voila qui arrive ! Une vague de 5 cm à peine, qui avance super vite. On est les témoins de la rivière qui avance.
 Très vite on est encerclés, on saute donc de pierres en pierres pour continuer à avancer. On se fait coincer le long de la falaise, on fait demi-tour, c'est un peu galère. D'autant plus que la pluie se remet de la partie.
A 9h, on a bien avancé, mais on ne sais pas précisément où on est (j'ai juste une carte topographique imprimée à partir de google earth).
 Et soudain, miracle, on trouve une brèche dans la falaise, on quitte le lit de l'oued, on se retrouve sur un petit sentier (Afar guita), puis sur une piste (babor guita), et enfin dans un village. Des gens nous font boire de l'eau, puis une autre famille nous invite à boire le thé.
 Avec Yacine on se donne 20 min maximum pour se reposer, puis repartir vers le sommet du mont Goda.
En fait, après le thé les Afars nous offrent le café, puis ils nous disent que l'on est dans une "embuscade" : l'oued bloque l'accès en amont et en aval du village. Yacine le poète comprend noix de muscade. Ils nous proposent donc de rester dans le village, au moins pour le repas du midi.


 En fait l'aprèm ils nous on fait visiter le village, les jardins (boustan), on a fait du dromadaire.

 Là c'est le "Mc drive" artisanal : les touristes qui passent en 4x4 s'arrêtent pour acheter des souvenirs.

 Une Daboïta en construction. Pour les femmes il faut une journée pour la construire.


 Des chaussures en peau de tête de chèvre fabriquée par un vieillard sourd et sans coude gauche (l'avant bras est relié au bras par de la peau, le tout bouge d'une manière assez moche). J'ai voulu lui acheter des chaussures, mais il me les faisait 5000 fdj (20 €), faut pas abuser quand même.

 
 Après la visite des jardins on est allé aider des villageois à puiser de l'eau puis la ramener au village (200m, le bidon de 20 L pèse un peu.) Là sur la photo c'est un autre vieux qui va chercher le seau au fond du puits : la corde c'est cassée quand je tirais dessus. J'étais un peu gêné, un peu effrayé qu'il ne se tue.


 Le lendemain (samedi), on est allé visiter un camp pour touristes en amont. "Ditilu". C'était moche, avec des cabanes en taule, au moins 8 4x4. On a regardé, pris du thé et on est repartis. Le chemin, lui, était très joli, on a rencontré des singes, on a encore pris le thé chez des cousins de nos hôtes.


Vers 15h45 on est repartis en direction de Hassa Hougoud et Tadjoura. Objectif : prendre un bus ou se faire prendre en stop pour rentrer à Djibouti.
A 17h20 on est arrivés à Hassa Hougouba, j'ai appelé Houmed, le mec que je connais à Tadjoura, il est venu nous chercher. De là, vers 20h on a enfin réussi à trouver un bus pour Djibouti. Le trajet dure entre 2h30 et 3h, on fait tout le tour du golfe.
Seulement, à mis-route, pendant la pause pipi, le taxi man laisse échapper un billet de 10 000 fdj (40€) Ca gueule, tout le monde sort les lampes, et on se met à chercher dans les acacias sont billet. On ne le retrouve pas, et 1/2 heure plus tard on repart. Désolé pour lui. Dans le bus grand comme une grosse voiture on est 18, je n'ai même pas les fesses dans l'axe de mes épaules. Des musulmans très sympas me parlent de l'islam, c'est très intéressant mais je lache quand ils m'expliquent que le voile pour les femmes c'est comme pour l'or : on trouve ça normal de le mettre dans un coffre et ne pas le partager.
Finalement l'un d'eux m'offre 25cl de lait de chamelle. C'est pas bon mais c'est original.

Vers minuit on arrive enfin à Djibouti. Heureusement les autres nous ont laissé à manger !

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